Sélectionner une page

Un soir je reçois un sms de Damien qui m’indique qu’il a découvert un trésor dans la grange de son grand père. Il attire immédiatement ma curiosité et je demande plus de détails. Qu’est-ce que cela va être cette fois-ci? une débrousailleuse à retaper ? Un tracteur qui ne démarre plus ? Ou une de ces curiosités mécaniques dont il a le secret. « C’est une bécane mais elle a besoin d’être un peu revue ». La photo accompagnant le message me montre qu’il s’agit d’un doux euphémisme.

motobecane dans son jus

Avant d’aller plus loin dans le récit de cette aventure, sachez que le blog, après 2 mois d’existence, a reçu ses premières critiques. « Ouais c’est déjà en train de devenir un blog de geek ! », « vous parlez que de projets qui réussissent » ou encore « j’attends de voir l’article couture promis dans la page de la fine équipe« . Nous n’allons effectivement pas parler couture tout de suite car nos dames refusent de prêter leurs machines à coudre mais pour ce qui est du reste, vous allez être servis !

Revenons à nos moutons et reprenons. Suite à cet échange épistolaire, on organise d’abord une recherche intensive sur internet pour identifier la marque et le modèle. Puis on fouille les blogs traitant de cette moto, on s’inscrit sur les forum et on regarde des vidéos youtube pour écouter le bruit qu’elle fera quand elle sera comme neuve. Il s’agit d’une Motobécane 175 cm3 de type B2s du début des années 30 à moteur mono-cylindre 4 temps.

b2s

Le week end mécanique tant attendu arrive finalement et on se retrouve le vendredi soir, excité comme des chats maigres chez le grand père. Un dîner chaleureux et surtout gargantuesque autour d’une table en bois massif, qui ne vous trahira jamais, puis avant d’aller se coucher, petite visite de la moto. Un simple coup de nettoyage rapide pour essayer de distinguer mieux les élèments…

IMG_6774

Et puis de fil en aiguille, à force de « préparer » le chantier pour le lendemain, rapidement la moto s’est retrouvée perchée, démontée et finalement à poil. Il est 4 heures du matin, on pue le cambouis, nos habits de chantier sont déjà noirs de gras et le vin rouge qui tache est fini! Le week end ne pouvait pas mieux commencer 🙂

IMG_6798

Le lendemain, on s’attaque directement au moteur, le cœur et l’âme de la machine. On est contraint de l’ouvrir complètement pour tout nettoyer.

IMG_6793 IMG_6785

On découvre le radiateur d’huile tout mignon de la motobécane qui dépasse sur le coté gauche. On découvre aussi ce système d’embrayage mixte permettant de débrayer au choix au pied ou au guidon (sur la photo ci-dessus à gauche on voit un câble partir de l’embrayage).

IMG_6804

Je m’occupe du cylindre et des soupapes

IMG_6801

Damien s’occupe de l’embrayage

Après quelques efforts on récupère assez bien le moteur qui retrouve ses belles couleurs grises et dorées. L’excitation est à son comble !

IMG_6809

Jusque là c’était un sans faute. Et c’est à ce moment que survint le grain de sable, le petit caillou dans la chaussure, le hic, la couille dans le potage, la pièce qui coince. En remontant le moteur on découvre une très vilaine encoche sur l’embase du cylindre qui témoigne d’un frottement avec la bielle du piston.

IMG_6810

On comprend également que ce moteur a déjà été démonté, et remonté par des gorets. En effet lors du précédent remontage (non daté), une pastille d’ouverture de soupape s’est décrochée et s’est glissée entre le bas moteur et le haut moteur. La culasse a été remontée de travers et les tentatives de démarrage au kick ont fini de massacrer le pauvre moteur de la motobécane. C’est un coup d’arrêt rude pour le week end et le moral tombe dans les chaussettes.

Par souci du look on remontera, malgré tout, le moteur sur la moto mais la déception est bien là. Afin de se consoler on démarrera finalement le vieux tracteur ainsi qu’une 306 hivernée en mettant les pinces mais c’est une bien maigre consolation.

IMG_6818