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En discutant bricolage un soir avec un copain, il finit par me dire sans transition « tu veux un Ciao ? » comme on propose une dernière bière. Le lendemain, les idées plus claires, il me donne les premiers éléments d’information. Il l’a récupéré 2 ans plus tôt, l’a pris en photo et l’a cadenassé dans la rue en bas de chez lui sous la pluie afin de laisser pousser.  Et entre temps il a déménagé. Voici le cliché d’origine…

Il est temps d’aller voir si le Ciao est toujours là à attendre car après plusieurs mois sans bouger, il a peut être pris son enVol. Comme nous ne doutons de rien, nous partons avec 3 outils, 1 biberon de mélange et la ferme intention de rentrer avec par la route en traversant Paris. Nous avons l’agréable surprise de voir qu’il est toujours là, les pneus commençant à prendre racine et après lui avoir soufflé dans le carbu plusieurs fois, il redémarre, à la poussette car amputé de ses pédales, en nous gratifiant d’un brouillard bleu détrônant toutes les vidéos youtube « Diesel First start after XX years »

Lors des premiers tours de roue, le sourire accrochés aux lèvres, je retrouve le plaisir de la simplicité. C’est juste un cadre, un moteur et 2 roues. Et même s’il manque clairement de mordant à l’accélération, une fois lancé sur du plat le moteur a l’air de respirer normalement. Au fil des rues qui défilent, les constats se succèdent : Les feux ne fonctionnent pas, un bouton « klaxon » n’est relié à rien, pour ce qui est de la direction on entend le doux bruit d’une salade de bille, le pot n’est fixé que par le moteur risquant de s’encastrer dans la roue arrière à chaque nid de poule, les pneus, craquelés de partout, tiennent le coup.

On commence par changer les mâchoires d’embrayage ce qui permet de retrouver une accélération nette et progressive.

On attaque également le remplacement du guidon rabougri qui rajoutait à cette sensation d’enfourcher un modèle réduit plutôt qu’une mobylette. On remet donc un guidon d’origine ce qui permet en plus de remettre le support de phare dans le bon sens et donc de pouvoir se servir des anneaux passes-câbles.

On en profite pour inspecter la direction et la cause est rapidement identifiée.

Après remplacement des 2 roulements, la direction retrouve son onctuosité. On enchaîne avec une petite peinture pour reprendre le pot.

Puis on nettoie le moyeu de roue arrière recouvert de résidu de courroie et de crasse.

Au démontage de la vis basse de fixation du moyeu au cadre (qu’on devine derrière le bouton poussoir sur la photo ci-dessus), je suis surpris de constater que ça pisse l’huile… Normalement c’est plutôt en jouant avec la vis de remplissage que cela arrive. On constate également qu’elle est dure cette vis à retirer… En effet elle n’est pas d’origine. (A gauche l’originale, à droite la clandestine)

La différence n’est pas grande et pourtant le gars qui l’a monté a du constater que c’était un peu dur au moment d’arriver en butée au fond du pas de vis… Pas de problème, il suffit de forcer au pire on perce le fond (le trou du haut sur la photo c-dessous. J’ai retrouvé, collé contre la paroi, le morceau de métal décroché). On note que le joint papier avait été remonté cassé.

Après avoir retrouvé un second couvercle de moyeu (a gauche sur la photo) qui avait sa fourchette cassée, je procède à la transplantation.

On nettoie tout, on remet un beau joint papier, et on remonte tout.

La suite prochainement avec peinture des roues à bâtons + changement des pneus, reprise de la câblerie de freins décompresseur accélérateur, reprise du circuit électrique, restauration des caches latéraux.